Ce qu’il faut retenir :
- Le Nord Trail Monts de Flandres : 76 km, 1 600 m D+, départ à Bailleul.
- Une préparation avec peu de travail en dénivelé… ce qui s’est ressenti sur la course.
- Chaleur et passages en plein soleil, facteurs de difficulté supplémentaires.
- Des moments de doute et une grosse baisse d’énergie entre les km 43 et 53.
- Un retour d’énergie inespéré qui a permis de terminer plus fort.
Un défi un peu fou pour une première vraie expérience en trail
Courir 80 km, ce n’est pas juste une sortie longue, c’est une aventure. Le Nord Trail Monts de Flandres me tentait depuis des mois. Peu de dénivelé pour un trail de cette distance (1 600 m D+), mais un défi énorme pour moi qui n’avais jamais couru plus qu’un marathon… et presque pas d’expérience en trail. Ce 21 avril, je me suis lancée, avec l’envie de voir jusqu’où mon corps et mon mental pouvaient me mener.
Un gros challenge accepté un peu vite
Je me suis inscrite au Nord Trail Monts de Flandres en novembre, un peu sur un coup de tête. Mon raisonnement ? « Quitte à courir plus qu’un marathon, autant y aller franchement. » Pas sûr que ce soit la meilleure stratégie quand on n’a couru qu’un seul trail auparavant (14 km dans les Vosges en 2018).
La préparation a commencé fin janvier : trois séances par semaine, un peu de fractionné, une sortie courte, et une longue allant jusqu’à 4 h 30. La plupart sur du plat. Le travail du dénivelé ? Presque nul…
À quelques jours du départ, le stress est monté. Oui, seulement 1 600 m de D+, mais sur 80 km, ça compte. Et courir le long des champs ou dans la forêt, ce n’est pas le bitume plat de mes sorties habituelles.
Un départ au lever du soleil
Réveil à 4 h 15. Pain au muesli, banane, puis direction Bailleul avec mon frère. Départ à 6 h, pas le temps de cogiter. Les 4 premiers kilomètres sont plats, allure autour de 6 min/km. Puis la forêt arrive, avec ses premières montées. Dès le départ, je choisis de marcher dès qu’il y a du dénivelé, pour préserver mes forces.
Premier ravitaillement au km 13 : juste le temps d’attraper quelques fruits secs et boire un peu. Je veux profiter de la fraîcheur matinale. Mais le soleil chauffe vite, et certains passages en plein champ vont être rudes.
Les 18 km suivants jusqu’au km 31 sont déjà exigeants. Montées en forêt, cuisses qui tirent dès le km 25… et pourtant, ce n’est que le début.
La longue traversée
Km 43 : troisième ravitaillement. Fatigue, chaleur, douleurs au ventre. Je repars en marchant, incapable de courir. L’abandon commence à trotter dans ma tête. Voir les autres me dépasser n’aide pas.
Je m’accroche jusqu’au 4e ravitaillement, que je pensais au km 59… et qui est finalement au km 53. Soulagement immense. Je m’assois, mange, remplis mes gourdes avec de la boisson énergétique. On nous annonce que le parcours fait en réalité 76 km : il ne reste “que” 21 km.
Le retour d’énergie
Miracle : à la sortie du ravitaillement, je retrouve de l’énergie. Je cours une bonne partie des 12 km suivants. Les kilomètres défilent plus vite, et la certitude d’arriver au bout grandit.
Dernier point d’eau au km 66. Hydratation, petit encas, puis cap sur les 10 derniers kilomètres. Montées, escaliers, champs en plein soleil : le final est exigeant. Mais après 10 h 50 d’effort, je franchis la ligne d’arrivée. Pas de larmes, juste une énorme satisfaction… et la surprise d’être en meilleure forme que prévu.
Et après ?
Le lendemain, des courbatures, mais rien d’insurmontable. Surtout, pas de fatigue extrême. Le corps est incroyable.
Avec du recul, je me dis qu’avec un entraînement plus ciblé sur le dénivelé, je pourrais améliorer mon chrono. Mais pour l’instant, je préfère revenir sur marathon, travailler la vitesse, et faire quelques trails plus courts… juste pour le plaisir.